FRANCE 4, des conséquences pour l’emploi et pour la création dans l’animation

 

Il a fallu des années pour redresser le secteur de la production de films d’animation après une traversée du désert où l’on délocalisait tout azimut, notamment en Asie, films et séries d’animation. Les voyants sont désormais au vert après ces années de disette : le nombre de salariés dans le secteur a doublé entre 2004 et 2016, les derniers chiffres d’Audiens faisant état de 6200 salariés en animation et VFX et projettent environ 7500 salariés d’ici 2020.

Par ailleurs, le secteur de l’animation représente, en 2017, 40% des exportations de l’audiovisuel français.

Cette embellie se conjugue également avec les différents dispositifs de crédit d’impôt domestique et international, et avec dernièrement, un effet d’aubaine auprès des séries américaines qui sont de plus en plus nombreuses à se fabriquer sur le territoire. Elles emboîtentle pas aux succès des longs métrages, notamment avec les blockbusters produits par Universal chez Illumination à Paris depuis une dizaine d’années. Sans oublier le nombre de long-métrages d’initiative française en pleine croissance avec 5 films en 2017.

Ces productions se déploient sur tout le territoire et dynamisent des régions et des villes entières (Angoulême, Lyon, Lille-Roubaix, Valence, Arles, etc…)

Après moult restructuration des programmes à France Télévision, la case jeunesse s’est principalement déployée sur France 4, avec des petits créneaux sur France 3 et France 5. La Ministre de la Culture a annoncé le 04 juin dernier la suppression de France 4 du réseau hertzien au profit d’une diffusion en ligne. Outre la dangerosité qu’apporte la dérégulation d’internet pour le jeune public de France 4 – principalement les enfants de 4 à 10 ans – la suppression de cette dernière de la TNT fait courir sur le secteur de l’animation un grand danger quant à la pérennité des emplois de la filière animation.

En effet, France 4, c’est 14 millions d’euros d’investissement dans la filière en 2018, soit 40% de l’investissement du groupe France Télévisions dans ce domaine. Ainsi, une baisse du financement de France 4 à l’égard du secteur de l’animation aurait de forts risques d’induire, à terme, une baisse de l’emploi.

 

Le SPIAC-CGT, comme tous les acteurs du secteur de l’animation, est très inquiet des conséquences de l’abandon de France 4 qui aurait des répercussions surl’emploi dans cette filière en pleine croissance.

Le SPIAC-CGT ne peut que dénoncer et condamner cette disparition de France 4 du réseau hertzien et le risque que cela ferait courir sur les emplois induits dans le secteur de l’animationet plus largement sur le rayonnement des savoir-faire des professionnel(le)s de cette filière.

Paris, le 11 juin 2018, le Conseil national.

 

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