Une « période d’incertitude » dans la production audiovisuelle imputable aux professionnel.les en grève ? Est-ce bien sérieux ?
Souvent les données varient en matière économique et selon le contexte social. Alors qu’en septembre dernier l’Union Syndicale de la Production Audiovisuelle (USPA) se félicitait que les indicateurs de la production de fiction étaient au vert, six mois plus tard : « on reste optimiste mais on doit être lucide… On a plus de difficultés aujourd’hui. Les grèves des techniciens dans la production, les hausses de salaire accordées et à venir, et l’inflation font grimper tous les coûts, sans qu’on soit sûr de pouvoir combler ce déficit. » Ces propos sont attribués à la Présidente de l’USPA Iris Bucher dans la newsletter d’Ecran Total du 13 mars dernier. Après s’être félicitée de la constance des audiences, elle ajoute : « Mais l’âge d’or d’après le Covid est derrière nous. Il faut que le marché se réajuste. Nous sommes rentrés dans une période d’incertitude. »
Nul ne doute que les techniciennes et techniciens seront content.es d’apprendre qu’après avoir simplement exigé, après de très nombreux jours de grèves, que leur soit restituée leur part de salaires amputés de 20 % depuis 2007, ces derniers participent aux « incertitudes » de la production audiovisuelle en obtenant aux forceps 3 et 5 % de revalorisation des salaires pour les plus chanceux.ses dans un contexte d’inflation bien au-delà de ces chiffres. Ne pourrait-on se demander pourquoi en période de « certitudes » les rémunérations n’ont pas suivi l’évolution du coût de la vie, quand la même Iris Bucher évoque « l’âge d’or » de la période post-Covid, par exemple ?
Et dans la suite de cet article, l’USPA invite à toujours plus de modération en réclamant toujours plus d’efforts du côté des investissements publics ou des crédits d’impôts pour une production qui a bien du mal à partager les résultats de la croissance, quand ils existent, avec ses salarié.es.
Est-ce bien sérieux ?