Retraites :
Les professionnel·les
témoignent (n°2)
Louis, 62 ans
Pourquoi je me mobilise contre la réforme des retraites ?
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas… vers la fin de la double vie. Il devient de plus en plus difficile de se réveiller et de se dire qu’il faut y aller, et ce qu’on soit permanent ou intermittent.
A trente ans, je sortais du bureau ou de réunion ou d’une rencontre et je savais que j’aurais une autre vie, à la fin de la journée due à mon employeur dans le cadre de mon contrat de travail. Aller au cinéma, au théâtre, boire avec des amis… une vie après le travail était encore possible, une double vie, celle du loisir, de la détente, dans laquelle je pouvais oublier le labeur, et du même coup ce dernier devenait moins aliénant, même s’il s’agit d’un métier que j’aime.
Et puis les jours, les semaines, les années se sont emballés avec les décennies, et la contrainte est apparue dans toute sa brutalité. Le temps « de cerveau disponible », pour l’essentiel, va maintenant au travail. Alors deux années de plus à trente ans, on en sourit.