Chute des salaires
dans la production audiovisuelle
Salaires de la production audiovisuelle,
la chute inscrite durablement dans le texte ?
Face à l’imminence d’une revalorisation du Smic au 1er janvier prochain, et après une « négociation » très rapide, les organisations d’employeur·euses de la production audiovisuelle nous ont fait parvenir, le jeudi 22 décembre en fin de journée, un projet d’avenant de revalorisation des salaires.
Dans ce contexte, un Conseil national du SPIAC a été convoqué en urgence pour débattre de cette proposition et décider ou pas de sa signature.
- Le texte propose des niveaux de revalorisation de 11,27 % à 1,5 % selon les catégories d’emploi. Mais ne nous y trompons pas : le pourcentage le plus élevé est proposé pour les niveaux de salaires les plus bas qui, sans cette augmentation, passaient sous la barre du SMIC.
- Si cette revalorisation des plus bas niveaux de la grille est donc une nécessité légale, et correspond à une réelle attente pour des rémunérations extrêmement faibles, elle reste inférieure à l’évolution du coût de la vie depuis 2007, soit 15 %.
- En lieu et place d’une revalorisation de 15 % de l’ensemble des rémunérations, les employeurs utilisent la méthode bien connue du « diviser pour mieux régner », qui ne trompe personne, et qui aura pour conséquence un écrasement durable des grilles de salaires.
- Pour les technicien·nes de la production audiovisuelle, globalement, la rémunération ne serait revalorisée que de 1,5 %, c’est à dire très loin même de la seule inflation annuelle – autour de 6,2 % en novembre 2022.
Compte tenu de ces éléments, le Conseil national a décidé à l’unanimité de ne pas signer cet Accord, même s’il ne saurait être question de s’opposer à des augmentations de salaires pour les salarié.es permanent·es ou intermittent·es au plus bas de la grille.
Au-delà, cette proposition nous confirme la posture des producteur·trices de l’audiovisuel : maintenir coûte que coûte des salaires au plus bas pour les professionnel·les – quitte à les réajuster en fonction du « prestige » du programme – afin de maintenir des marges de profits confortables.
Nous ne trouverons pas d’issue à cette remise en cause des métiers de la production audiovisuelle sans une implication de toutes et tous à travers des mouvements d’action. Seules notre détermination et nos luttes seront de nature à inverser le rapide effondrement de nos rémunérations.