Fête du Cinéma.

 

Dans le contexte de crise actuelle de la production cinématographique, un certain nombre d’organisations d’employeurs dont la Ficam n’hésitent pas, (d’autres le font à mots couverts), à en imputer la responsabilité à l’extension de la Convention collective de la production cinématographique.

Bien entendu, la crise financière qui frappe l’ensemble de l’activité économique de notre pays et au premier chef les salarié(e)s y compris dans nos rangs, cette crise n’est en rien responsable du désengagement financier dans le cinéma.

Les Etats Généraux du cinéma dont nous demandons la tenue depuis 2007 ont pris une forme édulcorée sous l’impulsion du Rapport BONNEL, et il y a tout lieu de penser que, faute d’une volonté politique déterminée en matière de cinématographie, les mesures prises ne seront pas à la hauteur des enjeux (notamment économiques) de notre cinéma.

Ce qui n’empêche pas le Ministère du budget de puiser dans l’argent du cinéma et du Centre National du Cinéma pour abonder le budget général de l’Etat.

Si certaines des pistes avancées vont dans le bon sens, autour des idées de mutualisation des sociétés de production, de capitalisation des sociétés, de relèvement des aides… Les grands absents des groupes de travail restent à n’en pas douter les films les plus difficiles, et pour ne pas se voiler la face, les films sous-financés.

Ces films, nous le savons, cumulent un certain nombre de handicaps avant même leur mise en production : absence de l’aide des chaînes, problème d’exposition, accès aux publics…

Le « dogme » des 60/40, maximum de 60 % d’aides publiques pour 40 % de financements « privés », reste en vigueur alors même que la Communication cinéma de la Commission européenne réaffirme la liberté des Etats membres de déterminer librement de nouvelles formes d’aides très au-delà des 60 % pour les films les plus fragiles. D’aucuns préfèrent demander aux organisations syndicales de salarié(e)s d’accepter un troisième niveau de rémunération.

 

La Convention collective de la production cinématographique :

 

Les multiples chantiers de la Convention sont loin d’être refermés. Le titre IV qui concerne les salarié(e)s permanents des sociétés de production est toujours en discussion. Nous souhaiterions voir ce titre achevé rapidement dans l’intérêt même de l’ensemble de nos professions. Nous avons également pris du retard dans la mise en place de la Commission de suivi et d’interprétation de la Convention alors même que ce texte justifie une réflexion des partenaires sociaux pour en éclairer bon nombre  de ses aspects , les plus ambigus.

Du côté de la Commission de dérogation, il y a loin de la volonté de transparence que nous appelons de tous nos vœux.

Les organisations syndicales de producteurs tergiversent à doter la Commission de dérogation d’un nouveau règlement intérieur qui permettrait d’assurer les travaux de la Commission sur des bases claires et partagées par tous.

La situation actuelle, source de confusion, avantage les producteurs qui s’arrangent de ce désordre comme ils  s’accommodaient de l’absence de Convention étendue dans le secteur.

La négociation, si vous en doutiez, n’a pas cessé dans le cinéma depuis l’extension du texte. Elle reste toujours très éprouvante avec des organisations qui n’ont rien appris au fil du temps de la négociation, habituées à la moindre « contrariété » à demander au Centre National du Cinéma d’intercéder en leur faveur.

On peut noter dans le même temps que le Centre national du cinéma ne répond pas à nos sollicitations quand nous demandons une remise à plat de la présentation des dossiers d’agrément afin de nous assurer, au moins dans les grandes lignes, que la Convention est bien respectée. De ce point de vue, nous sommes loin de la citation du Premier ministre VALLS qui indiquait : .. « Ceux qui prennent la responsabilité de signer peuvent compter sur le respect par le Gouvernement des accords négociés dans le cadre de la loi ».

Nous aimerions tant que ce principe, dit de légalité, vaille aussi en matière de conditionnement des aides au cinéma

Le temps n’est pas à la guerre, d’ailleurs pour nous, il ne l’a jamais été. Certains se sont employés et s’emploient encore à tenter de diviser les équipes de films, les réalisateurs, des techniciens. Ce n’est pas selon nous la meilleure manière d’avancer. Nos organisations syndicales, le SPIAC,Cgt en particulier, ont besoin de tout le monde pour avancer et c’est ainsi que nous n’avons jamais cessé de le faire depuis 2005, date de la réouverture de la négociation dans le cinéma.

De nouvelles pratiques doivent voir le jour dans la production cinématographique et c’est ensemble , en nous informant, en faisant vivre le texte conventionnel, en l’améliorant (bien que certaines (des ) professions ne s’y retrouvent pas complètement), en nous l’appropriant que nous…….

Le cinéma traverse une mauvaise passe, nous le savons, nous le sentions arriver quand en 2007 déjà, nous considérions qu’un certain nombre d’indicateurs annonçaient les difficultés dans lesquelles nous sommes. La profession et ses organisations trouveront des solutions ensemble, à condition d’être accompagnées par une réelle volonté politique.  En son absence une mobilisation devra être envisagée pour maintenir dans notre pays une filmographie plurielle et diverse tout en sauvegardant l’emploi des professionnels.

 

Paris, le 2 juillet 2014, le Conseil national.

Retour en haut