Non la Convention collective n’est pas responsable du nombre réduit de films. Ou alors les salaires sont cause de la crise que traverse notre pays. Ça ne vous rappelle rien ?
Comment d’ailleurs penser, avec objectivité, que des producteurs qui n’ont, pendant des années, pas même respecter le Code du travail se mettraient en conformité absolue aujourd’hui avec la Convention collective et renonceraient à leur projet de film. Mais d’aucuns commencent à craindre d’une alliance avec des organisations syndicales résolument hostiles aux professionnels du spectacle dans leur ensemble.
La cause de moins de films est davantage à rechercher du côté d’une crise réelle du financement du cinéma dans son ensemble, cette crise nous la pressentions quand déjà en 2007 nous demandions la tenue d’Etats Généraux du cinéma. On nous dit que nous plaçons la barre trop haut… Étranges propos de « créateurs »… Est-il besoin de rappeler que les niveaux de salaires de la Convention du cinéma sont les mêmes que les niveaux des salaires de la production audiovisuelle et pas un producteur de l’audiovisuel ne s’est alarmé de devoir les respecter et cela depuis 1999.
L’exception culturelle cinématographique ne doit pas justifier l’exception sociale même si ce fut le cas durant de très nombreuses années dans le cinéma, et comment penser que les associations professionnelles qui ont oeuvré à la mise en place d’une Convention collective aux côtés de nos organisations puissent elles aussi vouloir comme on l’a trop entendu la « mort du cinéma ».
Nous invitions l’ensemble des professionnels du Cinéma et de l’audiovisuel à renforcer encore la pétition qui circule sur le thème « Non la Convention collective n’est pas la cause du problème des cinéastes »… à l’adresse suivante :
http://www.convention-collective-cinema.com/#petition-convention-collective-cinema
Nous souhaitons pour notre part que se poursuive le travail engagé à la suite du rapport BONNEL et que les Pouvoirs Publics et notamment le Ministère de la culture et le Centre National de la Cinématographie engagent les réformes nécessaires en matière de financement, en matière d’exposition de oeuvres, en matière de reconquête des publics, permettant de maintenir un volume élevé de production de films dans notre pays tout en préservant la diversité de notre cinématographie.
Et certains cinéastes seraient bien inspirés de ne pas se confondre avec ce concert dissonant à l’excès, annihilant pour nos libertés et pour la création, rebattu jusqu’à la nausée, et qui prône chaque jour un peu plus de désenchantement.
Le Conseil National du SPIAC.