Adresse à l’attention des Professionnel(le)s du film d’animation.

 

Bonjour,

 

Une pétition circule sur le net, que vous avez été très nombreux à signer qui indique que certaines organisations syndicales, dont la nôtre, et d’abord la nôtre, seraient disposées à prendre acte de la proposition patronale de réduire les rémunérations des salarié(e)s du film d’animation.

On se demande pourquoi de telles organisations iraient signer leur « arrêt de mort » auprès des professionnels qu’elles représentent.

Cette information est fausse, et d’ailleurs à l’issue de la réunion de ce matin, force est de constater qu’aucun texte n’a été signé. Pourquoi ?

D’abord parce que nous souhaitons améliorer le texte proposé par les employeurs, c’est le moins que l’on puisse faire.

En outre, nous pensons, mais nous pouvons aussi nous tromper que l’apparition d’une entrée « junior » sur certaines fonctions, dès lors que l’on prévoit une évolution vérifiable et tangible des professionnels sur la fonction confirmée et à l’issue d’une certaine période, peut s’avérer plus pertinente que le système actuel où beaucoup de « jeunes » entrants sont recrutés comme assistants sans possibilité, écrite vérifiée et vérifiable d’en sortir. C’est un vrai débat nous le savons et nous devrons le trancher.

Ce matin encore, nous avons proposé à la partie patronale l’écriture de dispositions qui permettront de nous assurer qu’aucun salarié(e) recruté auparavant sur la base d’un salaire supérieur au salaire prévu pour le junior ne puisse voir sa rémunération mise en cause.

Nous avons également demandé ce matin, l’inscription dans le futur accord d’une disposition et d’une redéfinition de la fonction de story-boarder, il n’est pas acceptable que dans ce secteur des salarié(e)s, le plus souvent isolé(e)s, travaillent sans rémunération au motif qu’un forfait, par ailleurs illégal, les charge d’un travail qu’ils ne peuvent assurer sans déborder.

Enfin, nous sommes en réflexion d’une disposition qui permettrait aux salarié(e)s de l’animation d’être, mieux assurés qu’ils le sont aujourd’hui, du paiement des heures supplémentaires sur la base d’un relevé hebdomadaire qui devrait leur être remis par la production et validé par eux.

A qui profite le crime de la désinformation qui a cours aujourd’hui, nous vous en laissons seuls juges. Mais très clairement comment peut-on imaginer, même si les temps sont confus, qu’une organisation qui plus est de la Cgt aille pour de curieux motifs sacrifier les niveaux de salaires existants même si ces derniers sont insuffisants.

Ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui, en tant qu’organisation, déborde le strict cadre du secteur de l’animation et nous regrettons l’utilisation « propagandiste » faite par certaines organisations pour s’assurer des lendemains qui chantent dans les futures élections « Très Petites Entreprises ».

Prenons ensemble le temps de la réflexion et des explications pour parfaire au mieux l’Accord proposé, qui nous le rappelons est toujours en discussion. Nous regrettons pour notre part cette vision en noir et blanc de la réalité et ces informations fondées sur de la désinformation mais nous en sommes en partie responsables, soucieux que nous sommes de toujours présenter la négociation sous ces jours les plus complexes.

Dans les jours qui viennent nous nous livrerons à un comparatif de la situation actuelle dans l’animation confrontée aux propositions patronales.

Bien entendu, nous nous tenons à la disposition de l’ensemble des salarié(e)s du secteur, syndiqué(e)s ou pas, pour répondre aux questions qui se font jour.

 

A Paris, le 21 mars 2016, le Conseil national.

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