LE 23 AVRIL POUR L’EMPLOI, LA PROTECTION SOCIALE, LA RECONDUCTION DE L’ANNÉE BLANCHE
Depuis le 4 mars, une centaine de lieux culturels sont occupés par les professionnel.le.s, artistes et technicien.ne.s intermittent.e.s du spectacle, qui revendiquent le droit de travailler, la garantie de tous les droits sociaux et le retrait de la réforme d’assurance chômage, au-delà des conséquences néfastes de cette réforme pour des millions de privés d’emploi, elle sert de prétexte tout trouvé à la non-reconduction de l’année blanche dans le spectacle.
Les problématiques mises en avant essentiellement par le spectacle vivant nous concernent toutes et tous, pourquoi ? C’est ensemble que nous avons construit l’ensemble de l’édifice social du spectacle, et c’est ensemble que nous devons le défendre et le promouvoir : de la Caisse des Congés spectacles, en 1939, à la mise en place de l’Annexe 8 (assurance-chômage des techniciens) du spectacle en 1965, à l’Annexe 10 (assurance-chômage des artistes) en 1968, à l’AFDAS, en 1972, au GRISS ex AUDIENS (retraites, santé, prévoyance) en 1975.
L’élaboration du socle social est très largement empreint de nos solidarités entre spectacle vivant et enregistré. Depuis de très nombreuses années, ce modèle social qui a permis à la fois l’essor de nos secteurs et une relative protection des professionnel.le.s est remis en cause, comme sont remis en cause l’ensemble des droits des salarié.e.s à travers les salaires, l’ensemble de la protection sociale de la retraite aux salaires. La pandémie de Covid vient ajouter aux difficultés et révèle une situation des professionnel.le.s du spectacle que nous savions précaire et qu’amplifie très largement la fermeture des lieux du spectacle.
Bien que moins durement frappés que nos Camarades du spectacle vivant, la situation du spectacle enregistré pourrait très largement se dégrader dans les prochains mois. Le nombre des films de long-métrage accuse une baisse importante :
– 239 films en 2020 (moins 62 par rapport à 2019), 190 films d’initiative française (moins 50 par rapport à 2019) ;
– les investissements sont également en berne, -30 % des investissements nationaux, -54 % des investissements étrangers ;
– plus inquiétant encore est la baisse des devis moyens par rapport à 2019 : 3,39 M€ (soit -10 %), et médians 2,26 M€ (soit -3,7%). Quant aux films à moins de 1 M€, ils représentent 36,3 % du nombre des films.
Du côté de la production audiovisuelle, la montée en puissance des plateformes numériques pourrait imposer une nouvelle donne aux garanties conventionnelles et salariales conquises de hautes luttes mais rabotées au fil des ans comme l’atteste la baisse continue des salaires ces dix dernières années. Au-delà, nous ignorons les conséquences de la fermeture des salles de cinéma et leur réouverture qui générera un embouteillage monstre de films qui pourrait être fatal aux cinématographies les plus fragiles et la reprise de la salle vis-à-vis d’un public très largement happé par les plateformes numériques.
Solidaires nous l’étions et solidaires nous devons le rester pour préserver l’ensemble de nos droits.
Pour le spectacle, il est urgent que le gouvernement mette en place un plan de reprise, financé à la hauteur des pertes de volume d’activité en 2020/2021, du fait des mesures empêchant l’ouverture au public. Partout, les aides de l’Etat doivent sauvegarder et améliorer l’emploi – qu’il s’agisse des permanents ou des intermittents du spectacle – et l’activité des autrices et auteurs. Ce plan doit permettre l’insertion des jeunes, notamment à la sortie des études, comme le revendiquent les étudiants occupant plusieurs théâtres.
Les droits sociaux essentiels doivent être garantis : l’accès aux congés maladie / maternité, la médecine du travail, la protection sociale complémentaire santé/ prévoyance, les congés spectacle.
Aujourd’hui, l’accès à l’assurance chômage est un droit fondamental, dont la crise accentue la nécessité. Et pourtant, le gouvernement annonce la baisse ou la suppression des allocations chômage de 1,7 million de travailleuses et travailleurs indemnisé.e.s. C’est la raison qu’invoque le ministère du travail pour ne pas permettre une prolongation de « l’année blanche » pour les intermittents du spectacle.
Le vendredi 23 avril, nous serons ensemble pour l’emploi, une protection sociale essentielle, la prolongation des droits de toutes et tous.
La Fédération du spectacle dépose des préavis de grève pour ce jour-là.
Nous invitons l’ensemble de nos Camarades et au-delà, de la production cinéma et audiovisuelle, du film d’animation, de la prestation technique et des éditions phonographiques à rejoindre les cortèges partout en France. Des débrayages ponctuels peuvent être mis en place et toutes les formes d’actions et de soutien seront les bienvenues. Nous avons acquis nos droits d’intermittents du spectacle tous ensemble, sauvons-les en restant tous unis.
Le Conseil national
MOBILISATIONS VENDREDI 23 AVRIL – LES RENDEZ-VOUS :
>> A Paris : Rendez-vous Fédéral à 13h pour celles et ceux qui se rendront directement au point de rendez-vous Place d’Italie, au 151 boulevard de l’Hôpital (derrière le camion sono) à l’angle du boulevard de l’Hôpital et de la rue Manet (Paris 13°). Départ de la manifestation à 14 heures en direction de la Place de la Bastille.
>> Un départ aura lieu également depuis l’Odéon pour rejoindre la manifestation (départ 12h30 – rassemblement et départ en manif déposés en préfecture)
>> En régions : Tableau en ligne des rendez-vous partout en France :
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