Modernes, résolument modernes.
On pensait la trêve estivale mise à profit pour laisser le temps aux passions de retomber. Il n’en est rien et c’est bien dommage parce que les mots échangés, pas toujours adroitement, ne font qu’ajouter à la division.
De traditions latines plutôt qu’anglo-saxonne, nous préférons ici la loi au contrat. La loi protège les plus fragiles. Ici, les « modernes » les anti-convention collective du cinéma viennent nous parler de liberté… Chacun sait que dans notre pays qui compte près de quatre millions de demandeurs d’emploi, les salariés ont la chance, encore, de pouvoir choisir leur emploi, leur employeur, et les modalités contractuelles de leur cadre d’emploi. Liberté, liberté chérie.
Transposer au secteur du cinéma, à la « précarité » de l’intermittence, chaque projet auquel participent les ouvriers ou les techniciens relève du seul choix.
Mais plus globalement quelle serait la liberté des salarié(e)s de ce pays sans le smic ?
Remarquons encore le vocabulaire, il y est question de mort, de destruction, qui est visée ? La production indépendante et par qui ? Par ces syndicats qui ne comprennent rien.
Mesdames, Messieurs les hostiles que ne vous a-t-on entendu durant ces longues années de négociations ?
Et puis, les organisations syndicales de ladite production indépendante étaient-elles à ce point médiocres qu’elles n’ont pas su défendre vos intérêts ?
Enfin pour n’être pas trop long, le numerus clausus. Le CNC est dotée d’autres Commissions sélectives, rien d’aberrant dès lors que de l’argent mutualisé est redistribué. Mais étrangement s’agissant de décider de pouvoir déroger à l’application de certains niveaux de salaires, et que des représentants des salariés puissent en décider, ça devient pour certains le goulag.
Les mots sont différents, l’habillage pas trop mal habile, mais le contenu quant à lui me semble, excusez ma vulgarité, extrêmement réactionnaire.
Et cette réaction, mille excuses encore, est d’autant plus grande que les enjeux financiers en jeu réellement ne justifient en rien un tel retour du refoulé.
Décidément, dans le cinéma comme ailleurs, les patrons savent bien mieux ce qui est bon pour leurs salariés et bien mieux encore que les organisations syndicales.
La vie moderne.

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