Reprise et mesures sanitaires

Le Conseil National du SPIAC-CGT s’est prononcé, dans sa réunion du 22 mai 2020, pour l’adoption du « Guide des préconisations de sécurité sanitaire pour les activités de la production audiovisuelle cinématographique et publicitaire », qui constitue le socle commun aux CCHSCT de l’audiovisuel et du cinéma. Ce texte, issu d’un processus de négociation des partenaires sociaux des deux secteurs avec le soutien du CMB, bien qu’adopté par les deux CCHST, devra recevoir l’aval des ministères du travail et de la santé et être complété par les travaux des associations professionnelles sur les recommandations spécifiques par filière professionnelle.

Ce bloc de mesure va donc constituer un véritable protocole sanitaire pour accompagner la reprise d’activité dans nos secteurs, complétant et adaptant les recommandations du protocole national de déconfinement du ministère du Travail.

Comme le souligne le ministère dans son texte : « … La bonne information de l’ensemble des salariés et la concertation au sein de chaque unité de travail est également indispensable. Elle permettra de trouver les solutions les plus opérationnelles pour l’application de ces mesures, tout en renforçant la confiance de tous dans la capacité de l’entreprise à poursuivre l’activité en toute sécurité. »                                                                                                             

Face à une situation évolutive, la vigilance est de rigueur, et nous devrons mettre en œuvre nos capacités collectives d’adaptation, y compris en révisant autant que nécessaire ces préconisations.

Nous voulons souligner de manière particulière et attirer l’attention de toutes et tous sur quelques points :

  • La distanciation physique : Le Haut Conseil de Santé Publique recommande un espace de 4m2 pour tout salarié en milieu professionnel y compris pour circuler. Cette recommandation doit faire office de norme dans toutes les situations où c’est possible (bureaux, ateliers, HMC, postproduction, films d’animation, prestation..). Quand cette règle ne peut pas être respectée comme dans certaines situations de travail sur les plateaux de tournage, le port du masque, qui est recommandé de manière générale, doit être impératif pour les équipes techniques.
  • Des nécessaires temps de pauses : le port du masque en continu est une contrainte nécessaire à notre protection collective, il n’en génère pas moins de l’inconfort et de la fatigue, surtout dans l’effort. Les chambres de producteurs n’ont pas souhaité instaurer de norme en termes de pause, mais il nous parait indispensable que s’organisent au sein des collectifs de travail des temps de pause tournant à intervalles réguliers dans la journée et dans des espaces dédiés. Avec la hausse des températures qui va accompagner cette reprise, ces temps de respiration doivent être prévus et organisés autant que nécessaire.
  • Le référent covid : Si la mise en place des moyens et mesures de prévention relève de la seule responsabilité de l’employeur, en pratique c’est l’embauche d’une personne dédiée à cette fonction qui pourra s’assurer de la mise en œuvre de ces mesures, accompagner tous les départements dans leurs applications quotidiennes, faire les rappels nécessaires quand la fatigue ou la routine font baisser le niveau de vigilance, veiller partout au respect des règles : bureaux, plateaux, ateliers, décors. Ce poste doit être mis en place suffisamment en avance dans la phase de préparation, afin de bénéficier d’un minimum de formation : le ou la titulaire doit être au fait de la composition et des modes de fonctionnement d’une équipe de tournage, détenir un excellent niveau de compétence et d’expérience. Il serait impensable de confier cette tâche à des stagiaires ou des jeunes professionnels, cela reviendrait à vider la mesure de son sens et leur imposerait une charge bien trop lourde.

L’efficacité de toutes ces mesures dépend aussi de nos capacités individuelles et collectives à les respecter au quotidien et dans la durée. Telles sont les conditions à respecter, dans les mois qui viennent, pour continuer à exercer ces métiers que nous aimons, pour se protéger et protéger nos collègues et nos familles.

A Paris, le 25 mai 2020, le Conseil national


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