Dans une tribune de Didier Huck, Président de la Ficam, publiée le 3 avril dans Le Film Français, ce dernier demande la mise en place de mesures immédiates pour les industries techniques. À raison, il rappelle qu’il s’agit d’une filière dépendante des donneurs d’ordres qui concourent à la fabrication d’une œuvre dont elles ne sont pas à l’origine. Il rappelle également que cette filière emploie plusieurs dizaines de milliers de salariés dont plus des deux tiers sont intermittents du spectacle.
Le Président de la Ficam nous indique que « nous devons tous être solidaires », dont acte.
Dans ce contexte, nous souhaiterions que cette solidarité, à laquelle il fait appel et que nous défendons, s’applique aux salariés des entreprises qu’il représente, y compris à l’égard des plus fragiles, les intermittents.
Dans le contexte de pandémie que nous connaissons, un grand nombre d’entreprises du secteur et souvent de très grandes entreprises, refusent toujours d’appliquer le dispositif « activité partielle » aux salariés intermittents.
Pour la plupart d’entre eux, les contrats sont rompus, tout comme le sont aussi les promesses unilatérales d’embauches qui – rappelons-le – valent contrat de travail.
Dans le meilleur des cas, les salariés sont renvoyés vers le dispositif social d’AUDIENS, alors même que le fonds dédié n’a pas été dimensionné pour ce faire et imploserait à vouloir lui faire jouer ce rôle.
Cette attitude des employeurs consistant à vouloir échapper à leurs obligations légales tout en faisant croire aux salariés qu’ils bénéficieront de dispositifs d’aide déjà saturés de demandes et sous-financés est à la fois irresponsable et inacceptable !
Nous exigeons de la FICAM et de ses représentants une intervention en direction des entreprises adhérentes pour les appeler à être à la hauteur de la situation et à utiliser les moyens que l’État met à leur disposition pour soutenir tous les salariés.
Si nous partageons complètement l’idée de la solidarité, elle doit en premier lieu servir les plus fragiles et à n’en pas douter, les plus fragiles aujourd’hui sont ceux qui seront privés de salaires du fait de la cessation de la quasi-totalité de l’activité des industries techniques et dont nombre d’entre eux voient leurs droits à l’assurance chômage réduits par l’application de mesures absurdes.
À toutes les entreprises qui n’assumeraient pas leurs responsabilités sociales, nous saurons les leur rappeler le moment venu.
Le Conseil national du Spiac-Cgt.
Paris, le 07 avril 2020
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