La nomination d’un médiateur pour déminer la crise des intermittents, qui menace la saison des festivals «ne fait pas cesser le mouvement, au contraire», a déclaré à l’AFP le secrétaire général de la CGT spectacle, Denis Gravouil.

«C’est une brèche qui s’ouvre dans le refus du gouvernement, mais ce n’est justement pas le moment de cesser de se mobiliser», a déclaré Denis Gravouil.

«Ca ne fait pas cesser le mouvement, au contraire», a-t-il insisté, faisant allusion au préavis de grève national déposé pour tout le mois de juin pour forcer le gouvernement à ne pas signer la future convention chômage réformant leur régime.

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Le 28e Printemps des Comédiens à Montpellier«vient de reconduire la grève pour 48 heures», donc jusqu’à mardi, et «au fur et au mesure de la semaine, on va avoir d’autres annonces de grève» qui sont déjà décidées à Thionville, Boulogne-sur-Mer et Toulouse, a-t-il indiqué.

Samedi soir, les intermittents, désormais largement soutenus par le monde du spectacle, ont occupé brièvement l’Opéra Bastille, retardant la représentation de «La Traviata».

Le gouvernement a confié samedi au député PS Jean-Patrick Gille une mission de dialogue avec les intermittents du spectacle, et le temps est compté, car la convention chômage contestée doit être examinée le 18 juin par le Conseil national de l’emploi, avant une signature projetée fin juin par le ministre du Travail.

Jean-Patrick Gille doit remettre ses propositions au gouvernement «sous les 15 jours».  Aucun rendez-vous n’a encore été fixé avec le député mais un premier contact téléphonique a eu lieu et «on va le rencontrer», a déclaré Denis Gravouil.

Ce dernier a par ailleurs salué «le travail sérieux» que Jean-Patrick Gille a mené l’an dernier en tant que rapporteur d’une mission d’information parlementaire sur les conditions d’emploi dans les métiers artistiques, et qui avait «montré qu’il y a une grande paupérisation et que les revenus baissent».

La nouvelle convention chômage, validée le 22 mars par trois syndicats (CFDT, FO et CFTC) et le patronat (dont le Medef), prévoit des économies sur le régime d’indemnisation des techniciens et des artistes du spectacles.

«Si le texte est signé, je ne sais pas ce qui se passera sur les festivals» d’été. «C’est ce qui s’est passé en 2003. Il risque d’y avoir une colère de plus en plus grande», a averti le syndicaliste, faisant référence au dernier grand mouvement des intermittents qui avait entraîné l’annulation de grands festivals comme Avignon ou Aix.

AFP