Faudrait savoir
L’AFC n’est pas un syndicat! Ca se saurait … Cela n’empêche pas certains nos membres d’être syndiqués par ailleurs, au SPIAC-CGT et au SNTPCT exclusivement. Mais il ne faut pas tout mélanger, nous sommes une association professionnelle dont le but est de « défendre l’existence d’une image cinématographique de qualité ». En principe, notre domaine d’intervention s’arrête là.
Cette frontière que nous nous efforçons de ne pas franchir, une association amie – la SRF – semble ne pas s’être embarrassé de le faire avec la complicité de la CFDT (voir Recours SRF-CFDTet Texte de la SRF du 22 mars 2014).
L’alliance est d’autant plus saugrenue que la CFDT n’est absolument pas représentée parmi les membres de la SRF et demeure ultra marginale – pour ne pas dire inexistante – dans nos professions. Comble de la contradiction, cette association et ce syndicat s’unissent pour contester la représentativité d’un autre syndicat – de producteurs celui-ci – qui, qu’on le veuille ou non, est indéniablement légitime pour représenter des producteurs de cinéma. Le but de la manœuvre est de contester la légalité de l’arrêté d’extension de la Convention Collective signé le 1er juillet 2013.
Une partie des membres de la SRF opposée à cette action a immédiatement fait connaitre sa désapprobation (Voir texte Fausse route).
Nous comprenons parfaitement l’amertume et le désespoir que peuvent provoquer les réelles difficultés actuelles pour entreprendre la fabrication d’un film, cette souffrance est aussi la nôtre, mais nous réfutons catégoriquement l’idée que la mise en place d’une convention collective puisse en être la cause (voir le texte Fausse Route).
Nous pensons simplement que les mécanismes vertueux qui ont permis à notre production cinématographique nationale d’être si vigoureuse durant les décennies passées sont devenues peu à peu obsolètes et que ce modèle économique a vécu.
Les chaines privées de télévision cherchent à se désengager du cinéma et y parviennent peu à peu. Les exploitants se désintéressent d’un pan entier de notre cinématographie jugé peu rentable. Les films deviennent « invisibles ». Un manque d’attractivité lié à la concurrence de nouveaux médias détourne des salles de cinéma un public qui, il y a quelques années encore, les fréquentaient avec ferveur.
Les chantiers sont nombreux. La tâche est immense. Dans l’adversité, nous voulons cependant croire à la vertu de la collaboration et à la solidarité qu’elle suppose. Le cinéma comme le théâtre et les arts forains avant lui est un art d’équipe, on devrait même dire un art d’équipage.
Matthieu Poirot-Delpech – coprésident de l’AFC