Communiqué du SPIAC-cgt

_____________________________________________________________

Après plusieurs mois de négociation, après une mobilisation exemplaire des professionnel.le.s de la postproduction : monteurs, monteurs son, mixeurs, bruiteurs, après la présentation du « Livre blanc de la postproduction », nous étions convenus d’ultimes négociations avec les organisations syndicales de producteurs pour tenter de trouver un accord afin de redonner à la postproduction et à ses professionnel.le.s, la place qu’elle a perdu ces dernières années dans le paysage cinématographique national.

Après l’interruption de la négociation au mois de juin 2018, nous actions, sans la valider, la proposition de revalorisation de 5 % des montants des rémunérations et décidions d’un commun accord avec les organisations syndicales de producteurs de reprendre les discussions ultérieurement sur la base de ces montants de revalorisation.

Le 3 avril 2019, dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire des salaires, nous validions le principe d’une revalorisation salariale générale dans la production cinématographique de 1,85 %. Lors de cette même Commission, nous prenions acte de la revalorisation des rémunérations de 5 % en demandant qu’un effort particulier soit consenti pour certaines fonctions.

Où en sommes-nous ? 

Contre toute attente, le texte mis à la signature, et les propositions de revalorisations des métiers de la postproduction sont en deçà du socle des 5 % sur lequel les producteurs s’étaient engagés.

Les propositions mises sur la table par les producteurs ne peuvent constituer un début de solution que si on leur applique comme pour toute la grille de salaire la revalorisation salariale générale de 1,85 %. C’était une évidence, de la négociation. Une fois encore, les chambres de producteurs montrent le peu de cas qu’elles font d’une négociation sérieuse et loyale, leur « adresse manœuvrière » cache mal leur mépris pour le travail de tous ceux très nombreux qui ont mis en lumière toutes les difficultés de ce secteur essentiel au cinéma qu’est la post-production.

Au-delà de notre indignation et de notre colère, il est clair que les producteurs viennent de mettre à mal le vaste chantier de négociations à venir dans le secteur du cinéma !

Qu’ils en soient seuls responsables !

Si les monteurs son, les bruiteurs, les mixeurs obtiennent des pourcentages légèrement supérieurs, la définition de fonction proposée pour le monteur son est une réelle remise en cause de l’unicité du travail de la postproduction qui se doit de pleinement associer : réalisateurs, chef monteur, chef monteur son, mixeur et bruiteur.

Les chefs monteurs ne bénéficient pas même du même taux de revalorisation que les Chefs monteur son… c’est diviser pour… mieux régner.

Rien n’a été écouté et entendu du constat posé dans le cadre du « Livre blanc de la postproduction ». Au-delà, la loyauté même de la négociation est posée et c’est un problème dans le cadre d’un dialogue social que nous souhaitons responsable.

Conscients du contexte préoccupant du financement du cinéma, nous appelons néanmoins les organisations syndicales de producteurs à un peu plus de « raison », et à prendre la mesure de ce qu’un rééquilibrage de la filière postproduction est aujourd’hui incontournable pour le devenir de notre cinématographie et de celles et ceux qui la font.

Paris, le 18 janvier 2019

Retour en haut