Voilà c’est confirmé.
Clap de fin pour la SFP
Les studios de cinéma et de télé accueilleront à Villiers et à Bry leurs
derniers tournages d’ici trois ans. Le site est vendu à un promoteur.
Laure Parny | Publié le 10.06.2013, 05h30
Le clap de fin est désormais programmé. Euro Média France, le groupe qui possède la SFP sur des terrains situés à Bry et à Villiers, a vendu le site. Finis les tournages réguliers du « Plus Grand Cabaret du monde » de Patrick Sébastien, des « Z’amours » de France 2 et de nombreuses séries et téléfilm. D’ici deux à trois ans, Euro Media devrait regrouper ses activités à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et dire adieu à ses huit plateaux de 290 m2 à 1085 m2, et aux 1500 m2 de décors extérieurs. Le site ne verra plus défiler les stars de la télé et du cinéma, lui qui a pourtant vu les tournages de « Thierry la Fronde », « les Ripoux », « Un long dimanche de fiançailles » et tous les programmes mythiques du temps de l’ORTF.
Qui est l’acheteur?
Les rumeurs les plus folles ont couru ces derniers jours à propos de l’acheteur du site, mais Euro Média France et le promoteur qui le rachète l’affirment : « il ne s’agit pas d’un fonds souverain chinois ». Les douze hectares, sur lesquels sont construits 56000 m2 ont été vendus pour une somme supérieure à 30 M€. « Nous sommes un groupe d’investisseurs français, soutenus par des banques françaises, insiste l’acheteur, qui tient à garder l’anonymat. Nous louerons encore le site deux à trois ans à Euro Media, avant un projet à long terme. Le site doit être dépollué de l’amiante qu’il contient avant d’envisager quoi que ce soit. Nous travaillerons avec les maires et l’aménageur Epamarne. »
Que deviendront les salariés?
Près de 200 salariés travaillent encore de façon plus ou moins régulière sur le site. « Aucun ne perdra son poste, assure Bernard Chaussegros, président d’Euro Média depuis 2011. Nous recentrerons nos activités, notamment à la Plaine-Saint-Denis, puisque les producteurs de télé comme de cinéma trouvent les studios trop loin de Paris. Les salariés, en revanche, sont habitués à bouger, ça ne devrait pas poser trop de problèmes. »
Quel avenir pour le site?
« Aucune option n’est privilégiée » selon l’investisseur. Mais les possibilités offertes par les 12 ha de la SFP sont limitées par les plans locaux d’urbanisme de Bry et de Villiers, qui prévoient à cet endroit de l’activité économique. « Nous avons rencontré l’investisseur et avons insisté sur notre volonté de voir du tertiaire s’installer ici, surtout avec l’arrivée de la gare du Grand Paris Express et avec l’appartenance de ce terrain au cluster villes et mobilités durables », commente Jacques-Alain Bénisti, maire UMP de Villiers. Les deux villes auraient pu racheter elles-mêmes ce site, mais elles y ont renoncé. « Nous étions prêts à le faire, mais ce n’était pas le cas de Villiers, regrette Jean-Pierre Spilbauer, maire DVD de Bry. Mais nous sommes assez grands pour gérer nos affaires tout seuls. Nous ferons des propositions alternatives pour garder la main sur ce dossier. Nous lançons une étude sur cinq ans dans ce sens. »
Quelles conséquences pour les villes alentours?
Le départ d’Euro Media France ne devrait pas avoir de conséquences financières directes sur les budgets de Villiers et de Bry. Depuis la réforme des finances locales, les villes ne touchent plus de taxe professionnelle. Si des logements sont construits à cet endroit, elles devront en revanche prévoir les services (crèches, écoles) qui vont avec. « Heureusement que ce n’est pas l’INA (NDLR : l’Institut national de l’audiovisuel) qui part, note le gérant de l’hôtel tout proche. La SFP attirait déjà moins de monde qu’avant et les tournages n’y sont plus suffisamment fréquents pour apporter du dynamisme local. »