A propos de la Tribune “Nous sommes le documentaire”
 
 
Dans notre branche professionnelle, la signature de la convention collective de la production cinématographique a provoqué des blessures 
qui ne guérissent pas. 
Peut être avez-vous lu et même signé ce texte “Nous sommes le documentaire” (je vous l’avais fait parvenir le 6 mars denier et vous l’avez reçu sûrement par différentes autres voies).
Je l’ai lu et je l’ai signé parce que le constat fait de la situation du documentaire (cinéma et télévision) était juste et pertinent.
Ce texte pouvait être le point de départ d’un combat pour que vive le documentaire de création.
Un combat dans lequel, techniciens,  réalisateurs, et producteurs, nous pourrions nous retrouver pour créer ensemble un mouvement fort et unitaire.
Malgré tout une phrase me gênait, me gênait vraiment, dans le quatrième paragraphe, la voici :
 
Or tous les films d’auteurs sont soumis à la règle qui limite à 50 ou 60% le
financement public quel que soit leur mode de production : documentaire
audiovisuel ou long-métrage cinématographiqueCes derniers ne bénéficient
même pas, du point de vue du droit social, des souplesses accordées aux
longs métrages de fiction …
 
Quelles sont donc les souplesses dont bénéficient les longs métrages de fiction ?
Mais oui bien sûr c’est la clause qui met les longs métrages de fiction dont le budget est de moins de un million d’euros “hors du champ” de la  convention collective (cette mesure est provisoire).
Concrètement cela signifie que les techniciens et les réalisateurs qui travaillent sur ces films n’ont pas les mêmes droit sociaux, la même protection sociale (durée de travail, heures) et surtout, pas les mêmes salaires…
Sur les films “hors champ” tout est permis et les salaires sont au niveau du SMIC ce qui a pour conséquence des droits sociaux trés minorés (maternité, maladie, congés spectacles et  les indemnités Assedic bien sûr).
 
Le documentaire a échappé au SMIC ! Pourquoi ?
Parce que la plupart des documentaires (90% environ) produits pour le cinéma ont un budget qui les place de fait dans le système dérogatoire, avec une conséquence de taille pour les salariés (réalisateurs et techniciens) un salaire minoré. C’est à dire le salaire conventionnel abattu de 40% environ. 
C’est déjà beaucoup, pourquoi en demander encore plus aux salariés ?
 
J’ai signé pour pour pouvoir dire en tant que signataire que je suis choquée par cette demande.
Je demande le retrait de cette phrase.
Au moment où un mouvement peut se construire pour obtenir un meilleur financement pour le documentaire et une place réelle sur les écrans petits et grands, le sens de cette phrase que  les signataires n’ont pas tous mesuré va à l’encontre de l’unité qui peut et doit se faire.
Merci d ‘avoir pris le temps de me lire.
Cordialement,
Anita. P.
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