La déclaration de Madame Filippetti (voir ci-dessous) prend enfin, après bien des mois d’une campagne dévastatrice sur le thème de la mort du cinéma conduite par des producteurs opposés à l’extension de la convention collective du cinéma , la mesure des problèmes posés en matière de financement de la production cinématographique. Cette déclaration va dans le sens des orientations que nous défendons depuis de très nombreuses années et des problématiques que nous soulevons quant aux difficultés de notre cinématographie.

Nos organisations entendent bien que ces bonnes “intentions” du Ministère de la Culture se traduisent désormais par des mesures particulières notamment en direction du cinéma sous-financé.

Le Conseil national du SPIAC.

 

 

Filippetti défend la nouvelle convention collective du cinéma

Par blade
Created 05/07/2013 – 19:52

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a déclaré vendredi soir à l’AFP que pour elle, “exception culturelle ne veut pas dire exception sociale”, afin d’expliquer pourquoi le gouvernement avait signé lundi la nouvelle convention collective contestée du cinéma.

“Au ministère de la Culture et au gouvernement on se bat pour la préservation et l’amélioration du système de soutien au cinéma en général”, a déclaré la ministre en citant la validation par Bruxelles du renforcement d’un système de crédit d’impôt en France pour attirer les tournages ou le combat mené pour l’exception culturelle européenne.

“On a obtenu une grande victoire sur l’exception culturelle (mais) exception culturelle ne veut pas dire exception sociale”, a-t-elle dit.

Si l’ensemble des professionnels du cinéma sont d’accord sur la nécessité d’instaurer une convention collective, les partenaires sociaux sont divisés.

Le gouvernement a signé lundi l’arrêté d’extension de la convention signée le 19 janvier 2012 par cinq des six syndicats de salariés dont la CGT et le SNTPCT ainsi que l’Api, qui regroupe les grands de la distribution, également producteurs (Gaumont, Pathé, UGC ou MK2).

Mais les producteurs indépendants de l’APC, UPF, AFPF, SPI et APFP (95% des films produits en France), vent debout contre le texte, ont signé une convention collective concurrente le 22 janvier 2013 avec la CFDT.

Nombre de cinéastes craignent aussi qu’avec l’entrée en vigueur du texte, les films à petits budgets disparaissent ou que plus de films se tournent à l’étranger.

“La question des délocalisations ne se traite pas par des sacrifices sociaux”, a-t-elle assuré. “Je souhaite qu’on se batte plutôt pour l’amélioration du dispositif” concernant le crédit d’impôt, les taxes touchant les télévisions et les fournisseurs d’accès à internet pour financer le cinéma, l’exception culturelle.. “qu’on ait un cadre est sécurisé”.

“Le gouvernement veut améliorer le financement du cinéma, des films de la diversité mais aussi protéger les salariés”, a-t-elle martelé.

Rappelant que la nouvelle convention entrera en vigueur au 1er octobre, la ministre estime que cela “laissera le temps nécessaire pour trouver des compromis afin de préserver les films économiquement les plus fragiles” via un avenant à la nouvelle convention.

Mme Filippetti espère aboutir à un accord avant cette date car selon elle “on n’a jamais été aussi près d’avoir un compromis”. “Il y a de grandes avancées qui ont été faites de part et d’autre”, assure la ministre qui veillera à ce “qu’on ait un avenant satisfaisant”.

“Il y a beaucoup d’inquiétudes qui se cristallisent aujourd’hui sur la convention collective alors qu’en fait elles relèvent d’autres problématiques, comme la question du financement des films de la diversité, l’amélioration du fonctionnement du compte de soutien du CNC (Centre national du cinéma) sur lequel planche René Bonnell, après les assises du cinéma fin janvier.

Vendredi encore, les cinéastes de la SRF (Laurent Cantet, Agnès Jaoui, Stéphane Brizé etc) et les producteurs indépendants ont qualifié de potentiellement dévastatrices les conséquences de la nouvelle convention collective entérinée par le gouvernement.


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