Production de films d’animation,
des qualifications à reconnaître,
des salaires à revaloriser
Des salaires minima historiquement bas, 
qui ne cessent de décrocher.
Une vraie revalorisation est nécessaire !

Dès sa création en 2004, la Convention collective de la production de films d’animation comportait des salaires minima bien trop faibles au regard des compétences requises. La faiblesse des rémunérations de l’époque s’expliquait par la nécessité de relocaliser l’emploi en France. Depuis, le secteur à connu quelques revalorisations au gré des négociations annuelles obligatoires. Cependant, au regard de l’inflation, c’est un décrochage continu qui est observé dans ce secteur. 

Ainsi, depuis 2012 et jusqu’à maintenant, si les salaires minima ont été globalement revalorisés de 8%, l’inflation a quant à elle augmenté de près de 16%. En d’autres termes, pour ne rattraper que le seul « coût de la vie », c’est une revalorisation immédiate de 8% que devrait connaître l’ensemble de la grille des salaires minima. 

Toutefois, une telle revalorisation ne saurait corriger le constat historique de la faiblesse des rémunérations des travailleur·euses du film d’animation. Les salaires ne sont à la hauteur ni des compétences et expériences requises, ni des coûts (8000€ en moyenne) et de durée d’études (4 ans en moyenne). Bien qu’à Paris les salaires soient au-dessus des minima, ces derniers provoquent un effet de référence qui empêchent les salaires parisiens de monter. En régions les salaires restent souvent très proches des minima conventionnels voire parfois inférieurs.


En 15 ans, ce secteur a connu une croissance phénoménale en de nombreux points (masse salariale, effectifs, dépenses, nombre de studios, chiffre d’affaires, exportations, etc.).

• L’animation française est n°3 mondial et leader européen.

• En 15 ans, les effectifs et le nombre de studios du secteur ont plus que doublé.

• En 15 ans, la masse salariale (salaires bruts après abattement) a quadruplé, avec 183 M€ d’euros déclarés en 2019.

Les travailleur·euses du film d’animation peuvent et doivent avoir leur part du succès auquel ils et elles apportent une valeur ajoutée qui ne peut être discutée.

C’est pourquoi le SPIAC appelle l’ensemble des travailleur·euses du film d’animation à se saisir de cette question et faire connaître leurs exigences auprès des employeurs et de leurs organisations.

Une augmentation des salaires minima, sans délai, de 10%, pour pallier les effets de l’inflation et la faiblesse originelle des minima.

C’est un mouvement d’ampleur que s’efforceront de construire l’ensemble des professionnel.le.s pour exiger de nos employeur·euses un réel partage de la valeur ajoutée qui devra se traduire nécessairement par une revalorisation conséquente de l’ensemble des salaires, le remboursement des repas, et une reconnaissance des frais engendrés par le télétravail.

Le Conseil national
Paris, le 24 novembre 2022

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